From Beijing to Beirut

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dimanche 21 janvier 2007

Les imperialistes americains et leurs fantoches

Camarades boys and girls,
J'ai fini par quitter la tres calme Van Vieng (et son ghetto pour traitres capitalistes)
Van Vieng
Van Vieng
ainsi que les quelques personnages exotiques qui peuplaient la guesthouse: Joe le sympathique irlandais a l'accent australien legerement alcoolique proprietaire de ladite guesthouse et marie a une laotienne, ainsi qu'Andy, chain-smoker anglais qui m'explique sans complexe que la veille il a eu son premier 'free one' (ce qui voulait dire 'free sex' et non pas 'free beer' comme on peut s'y attendre), en Asie du Sud-Est.
Joe
Joe The Irishman
Compulsive Smoker

Je suis donc reparti pour Vientiane, capitale du Laos et gigantesque megapole de deux cent mille habitants (il faut bien voir que le Laos fait la taille de l'Angleterre mais n'a que cinq millions d'habitants), dans laquelle il n'y a pas grand chose et rien ne se passe. Manque de chance, j'ai besoin de mon visa cambodgien, je suis donc coince ici.

Apres un trajet de quelques heures sans encombres et plutot confortable (les routes Laos sont infiniment meilleures que les routes birmanes, c'est sans commune mesure), localisation d'une guesthouse (plus complique que prevu, elles sont presque toutes pleines), premiere ballade. La ville est tout de meme curieuse : il y a une espece d'Arc de Triomphe avec des Champs Elysees et un simili-Rond Point de l'Etoile (et hop!, une overdose de majuscules), le plus haut batiment doit faire six ou sept etages et il y a un parc a bouddhas qui ne ressemble a rien.
Champs Elysees in Laos (2)
Paris in Laos
Soit dit en passant, l'opium (ou la morphine ou l'heroine ou *-ine, on m'a propose tout et n'importe quoi ici comme a Luang Prabang) a du exercer une influence certaine lors de la construction, puisque le Patuxai (c'est le nom de l'Arc de Triomphe) ne parait ni droit, ni symetrique.

En rentrant, je suis tombe sur une publicite pour Epson
Lao Commercial
que j'ai trouve assez particuliere : en Europe on vend habituellement la marque, parfois le produit mais sans liste de point de ventes pour la bonne et simple raison qu'il y en a partout. Ici, ce n'est pas le cas.

J'en ai egalement profite (sur les conseils de Thomas C, merci Thomas) pour visiter le musee national Lao, anciennement musee revolutionnaire Lao, et qui devrait plutot s'appeler musee de propagande Lao. Ca raconte l'histoire du pays : trois salles pour couvrir de -2 millions d'annees (dinosaures en plastique et faux burins du neolithique (veridique, il y a meme une longue explication pour dire pourquoi ils sont faux)) a 1950, et apres tout est a la gloire du parti communiste Lao et comment il a sauve le pays du joug des colons francais (photos edifiantes de "Le peuple est reduit en esclavage barbare") puis vaincu les vils americains.

Ce qui est interessant, c'est la maniere dont les choses sont presentees : le terme "americain" est systematiquement accompagne de l'ajectif "imperialiste", et on lit frequemment "les imperialistes americains et leurs fantoches" sur/sous les diverses photos, meubles (sur lesquels le Camarade [mettre son nom] a elabore sa strategie de liberation des imperialistes americains et de leurs fantoches), chaussettes (portees par le Camarade [mettre son nom] lors de sa marche a travers le pays, bol de riz (utilise par le Camarade [mettre son nom] ) et autres objets de culte (je suis un grand fan des carabines qui abattent des F14/F15 et autres helicopteres d'une seule balle). Seules les oeuvres completes de Lenine en Lao ne beneficient pas d'une legende. Les Francais en prennent plein la tete aussi, et il y a quelques peintures edifiante sur lesquelles on peut voir divers heros patriotes sauvant la patrie et le peuple. Apres 5 ou 6 salles de propagande historique, on a droit a la reussite du pays moderne (avec quand meme quelques photos des congres du PCL) : une photo d'une ecole ("L'education est un devoir et une priorite pour le peuple Lao"), une photo d'un hopital ("the elderly are taken care of" - je me demande bien ce que ca veut vraiment dire) et autres rassemblements des jeunesses communistes Lao. Les legendes sont parfois en anglais, parfois en francais, parfois les deux, langues des oppresseurs du passe.
Pour etre tres honnete, j'ai parfois eu du mal a ne pas rire.

Sinon ce matin le proprietaire de la guesthouse est venu frapper a ma porte parce qu'il trouvait qu'il etait tard et ne m'avait pas pas encore vu : je voulais terminer l'excellent Black and Blue de Ian Rankin et vu que je suis coince jusqu'a demain parce qu'il me faut mon visa cambodgien ca n'avait pas beaucoup d'importance de rester a l'interieur. Il m'a explique que la veille un backpacker autrichien de 29 ans etait mort d'une overdose d'hero dans la guesthouse d'a cote et que du coup il s'inquietait pour ses clients. Brrrr.

A part ca tout va bien, comme d'hab j'ai la peche, et je pars pour le sud du Laos demain soir, mon visa cambodgien en poche. La plus grosse difficulte dans ce pays semble etre de se bouger : tout le monde est dans un etat parfaitement lethargique, tout tourne au ralenti, et je fais exactement pareil.

lundi 15 janvier 2007

Van Vieng

Ola boys and girls,
Apres avoir quitte Luang Prabang (ou un enfant du demon m'a pique mes tatanes de compet' - il faut enlever ses chaussures quand on rentre dans une guesthouse donc elles ont dormi dehors et ce vil nain s'est servi, puisse-t-il se faire frapper par un chameau incontinent), depart pour Phonsavan ou est censee se trouver The Plain Of Jars, a savoir quelques centaines d'urnes geantes (qu'on pense funeraires, mais en fait personne n'en sait rien) au milieu d'un champ de mines/bombes pas explosees - vu que les nord-vietnamiens se refugiaient la, les avions americains ont soigneusement pilonne le coin et le Laos se trouve etre le pays le plus bombarde du monde. Du coup, les maisons sont decorees avec des douilles, des roquettes et autres restes de tanks russes (veridique), tout comme les ponts (cf photo plus au sud, a Van Vieng ).
Bomb
J'en ai egalement profite pour retrouver Colin (cf photo) et Steve de Luang Prabang, anglais tres zen vaguement hippies sur les bords avec des dessins mystiques sur les ongles qui m'ont explique qu'il fallait que j'aille apprendre la plongee a Ko Tao en Thailande.
Colin

Nous sommes donc reparti pour Vang Vieng avec Ben (et cette fois mon voisin dans le bus ne jouait pas avec l'AK47 -appelee aussi Kalachnikov ou Kalach' pour les intimes- qu'il avait sur les genoux et ne m'a pas regarde bizarrement parce que j'avais pointe ladite AK47 du doigt), village touristique qui s'avere plutot agreable. C'est une sorte de village de vacance (sisi) d'un cote avec une rue principale aussi affreuse que Khao San Road a Bangkok : Friends (la serie) y est diffuse en boucle et chaque bar met le son le plus fort possible pour attirer le chaland. Bref, c'est horrible. L'astuce consiste a traverser la riviere, et la tout devient plus sympa (je suis loge quelque part sur la photo), et le paysage ressemble a ce que j'ai rate a Yangshuo (c'est superbe).
Van Vieng
Aussi, on trouve toujours des restes de colonisation francaise (a cote de la petanque, du pastis, et de la baguette)
French in Laos

D'un point de vue pratique, je suis une fois de plus dans un pays ou la monnaie est inconvertible : on peut acheter du kip mais pas s'en debarasser a l'etranger (ni au Laos d'ailleurs), tout comme (ou presque) le yuan chinois. Ou presque (tataa!) parce qu'au Laos ils echangent ledit yuan et j'ai donc reussi a echanger mes yuans inconvertibles (il en restait une bonne pile) en kips inconvertibles.Le challenge maintenant va etre de m'en debarasser contre des riels cambodgiens inconvertibles d'ici quelques semaines...

Sinon demain ca va faire trois mois que je suis parti (ca passe vite), et comme d'hab, j'ai la peche.

mardi 9 janvier 2007

Luang Prabang et autres histoires laotiennes

Ola boys and girls,
Je suis au Laos depuis quelques jours, plus precisement a Luang Prabang. On est parti de Chiang Mai avec Ben (l'anglais de Kanchanaburi que j'avais retrouve la bas), et on a arrange une descente en bateau le long du Mekong jusqu'a Luang Prabang, megapole (cent mille habitants) laotienne. L'idee generale est la suivante : prenez 80 personnes, un bateau pas top avec des bancs en bois hautement inconfortables (je ne comprenais pas au debut pourquoi la fille de l'hotel essayait avec tant d'insistance de me vendre son coussin, maintenant je la benis) et qui se traine lamentablement, et mettez deux jours a arriver a LP. Malgre les apparences, c'est plutot agreable, tout simplement parce que le Mekong (bien que bourbeux) et ses alentours c'est tres mignon et tres impressionnant (c'est tres large): tres typique du Laos apparemment, avec moult moult foret et des villages le long du fleuve.
Murky Mekong (2)
Et aussi, il y en a qui ont trouve le seul endroit sur le bateau ou se prelasser :-)
Sleeping on the Mekong (3)

En bonus, vu qu'il n'y a rien a faire pendant les deux jours (a part terminer les bouquins qui me restaient), on rencontre du monde, en l'occurrence Kim (australienne a moitie japonaise tres sympa), Ashley (canadienne completement dejantee) et Fabien (francais vivant depuis 8 ans a Londres). Nous avons donc celebre notre arrivee autour d'une bouteille de Laolao, l'infame tord boyaux local (par ailleurs illegal mais qu'on trouve partout), et de quelques bieres (l'excellente BeerLao, Tristan tu serais ravi, ca te changerait de ton epouvantable Bavaria). Soit dit en passant, comme dans beaucoup de pays, la biere est un bien de luxe, et coute le meme prix qu'une bouteille de Laolao (c'est vraiment affreux ce truc, et ca me fait mettre l'appareil accidentellement en noir et blanc et faire des photos metalaides), a savoir le prix d'un repas (1 USD).
Fabien
Ashley
Kim

A part ca, le Laos me rappelle beaucoup la Birmanie, a ceci pres que c'est quand meme nettement plus riche (c'est relatif), plus touristique, qu'ils ont des routes, et que l'influence est francaise au lieu d'etre anglaise : on trouve de la baguette un peu partout, des sandwichs au thon, il y a des trucs marques en francais, et l'architecture de Luang Prabang a un bon cote francais aussi.
Street in Luang Prabang
Du coup, j'ai un peu l'impression d'etre a la maison, avec en bonus le cote tres tranquille du Laos, en complet contraste avec le speed thailandais. Evidemment, ca c'est jusqu'a ce que je rentre dans un temple bouddhiste avec des palmiers, que je croise des tuk-tuks (le machin bizarre a gauche sur la photo) et moult motos et mobylettes a l'arriere desquelles les passageres montent en amazone (sisi), ou encore des moines avec leur toge orange (comme en thailande, pas en Birmanie) et leur ombrelle.
Not quite like France
Vehicles
Monk
Aussi, la nature etant plutot genereuse dans le coin (on est toujours en asie du sud est), on peut en cadeau retrouver des chutes d'eau turquoises similaires a celles de Thailande.
DSC_6185
DSC_6197

Quoiqu'il en soit je suis plutot bien au Laos pour l'instant : tout est tres paisible, les laotiens sont de vrais bisounours super zens (des bisounours bouddhistes en quelque sorte). Politiqueconomiquement le pays est cense etre une dictature, mais je n'en ai pas trop vu les effets (j'admets ca ne fait pas tres longtemps que je suis la), la monnaie de vaut rien (10000 kips pour 1 USD, l'effet baron de la drogue est de retour), et le pays est tres majoritairement agricole (il y a 3 usines dans le pays, dont une de biere). Linguistiquement (je ne vous lacherai jamais :-) ) le lao semble tres tres proche du thai (d'apres mon linguiste kiwi, c'est en fait la meme langue que le dialecte parle dans le nord de la thailande), ce qui ne parait pas absurde vu que le Laos appartenait jadis a la Thailande (qui l'a cede pour ne pas se faire coloniser). En tout cas, ca signifie que mon alphabet thai durement (partiellement) appris sert a quelque chose...