From Beijing to Beirut

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vendredi 9 février 2007

Kampot, Cambodge (et aussi la fin du Laos)

Ola boys and girls,

Ca faisait un bout de temps que je n'avais pas donne de nouvelles, il est temps de rattrapper le temps perdu. Pour faire court : je suis actuellement a Kampot, au Cambodge, apres etre sorti du Laos a regret (visa au bord de l'expiration) il y a une dizaine de jours et j'ai passe l'essentiel de la fin du Laos et du Cambodge avec deux charmantes anglaises nommees Kat et Estela, rencontrees a Pakse - ville qui a suivi Vientiane, au Laos. Il est donc l'heure du long flashback sur ces deux dernieres semaines (ou plus d'ailleurs, le Laos est une vraie warp-zone temporelle -speciale dedicace aux joueurs de supermariobros).

Apres Vientiane, je suis donc parti pour Pakse dans un bus VIP (comprendre bus non local) rose fluo nomme 'king of bus' avec des decorations discos sorties tout droit des annees 70 a l'interieur particulierement funky. Le bus s'est avere moyennement confortable, mais la clim tolerable (ou comment attrapper la mort dans un pays tropical), et le trajet finalement sans encombre. Une fois arrive a Pakse, direction les chutes d'eau locales (oui Shrek, ca fait restau chinois, mais la j'ai un arc en ciel en bonus) plutot mignonnes, que j'aurais aime voir en saison humide. L'ensemble du coin est franchement joli, mais pas non plus exceptionnel.
Waterfall with rainbow

La majorite des gens utilisent Pakse comme base pour un day-trip a Champasak, ou se situe un des plus importants temples bouddhistes du pays. En bonus, il y avait un festival qui durait dix jours, je me suis donc dit que ca pourrait etre sympa. Le hic, c'est qu'il faut louer une moto, et que je ne sais pas comment ca se conduit. J'ai neanmoins pris mon courage a 17 mains, suis alle au magasin, et demande a louer une 'bike' (ca s'appelle comme ca, parce que motorbike), ils me l'ont donne, et je leur ai demande comment ca se conduisait. La dame : 'You've never ridden a bike before?' moi : 'ummm... not really.' elle : 'Oh my god!'. Le bonhomme d'a cote a ensuite passe 5 minutes avec moi a m'expliquer, et je lui ai rendu la moto ayant decide que mourir apres quatre mois de voyage etait une tres mauvaise idee. Je me suis donc rendu le lendemain a Champasak mais en bus cette fois!
Champasak etait plutot agreable, le temple peu interessant, mais le festival rigolo comme tout. En particulier, il y avait des tournois d'un sport assez populaire en asie du sud-est qui se joue sur un terrain de volley (ou de badminton suivant le niveau), en suivant les regles du volley-ball a un leger detail pres qui est que ca se joue avec les pieds. Inutile de preciser que c'est extremement spectaculaire (smasher avec un pied c'est sportif et ils balancent des coups de pied sautes dans tous les sens), et que je vais essayer de me trouver un match entre pros en Malaisie. Aussi, le bonhomme sur la photo est en train de servir.
Camphron

Tout ca n'etait guere surprenant au final : on vient au Laos pour l'ambiance meta-tranquille, pas pour faire un gigantesque tour culturel du pays. Ledit pays est tres peu developpe, et la grande majorite de la population vit de sa production de riz/cereales/legumes. Peu importe, c'est tout de meme tres agreable, et j'ai donc mis le cap sur les 4000 iles, gros tas d'iles plantees au milieu du Mekong. Le trajet depuis Champasak etait marrant, accroche au dos d'un pick-up dans le plus style Birmanie (je reutilise la photo sans vergogne):
Local Transport
Je me fais dropper au milieu de nulle part, je verifie que je suis bien a Don Khong ('Don Khong?' et le type agite la tete dans tous les sens puis pointe dans une direction) puis je me dirige vers la riviere ou je suis cense prendre le ferry pour l'ile parce qu'en fait je n'y suis pas tout a fait. Trois laos passablement endormis sous un arbre me regardent arriver, l'un d'entre eux debarque et me propose 70000kips (7 dollars) pour les 5 minutes de traversee. Je lui dis non, je m'assied sous l'arbre, commence a lire ma bible ('SouthEast Asia on a Shoestring'), et un autre bonhomme debarque avec un vrai prix. Je traverse, et la tout devient encore plus zen. Apres deux jours de conversations diverses jusqu'a point d'heure et une apres-midi de velo autour de l'ile - et moult maledictions proferees a l'encontre des coqs qui se mettent a chanter sous votre fenetre a 2h,3h, 4h, 5h du mat -, direction la version extreme de tout ca, a savoir le paradis sur terre nomme Don Det.

Pas d'electricite (hors generateurs), vaguement le net (trop cher et trop lent), le mekong et les bateaux de peches, et des hamacs, autant dire que c'etait nickel. La famille qui gerait la guesthouse etait completement dingue mais tres amusante, et avait decide que les touristes de passage faisaient d'excellents babysitters pour leur fils de 4 mois nomme Bo.
Les quatre jours (?) se sont donc deroules parfaitement bien, a ne rien faire sauf a parler a la lueur des chandelles en tapant les B52s locaux (il y en avait toute une collection et leurs piqures demangent) tout en buvant l'excellente BeerLao et en profitant des levers et couchers de soleil sur le Mekong tout a fait somptueux. Note : les photos sont affreuses, mal cadrees, et beaucoup trop sombres mais c'est mieux que rien. Si je trouve sur un soft de traitement d'image dans un cybercafe je ferai les corrections necessaires.
Evenings in Don Det
Midges
Sunrise over Don Det
Sunrise over Don Det
Sunset Over Don Det
Sunset Over Don Det

Apres cette semaine (Don Kong + Don Det) parfaitement epuisante, nous sommes repartis en direction du Cambodge apres avoir assiste a un dernier lever de soleil. La frontiere etait typiquement cambodgienne : ils voulaient un dollar 'for the service' qui allait evidemment directement dans leur poche. N'ayant pas l'intention de payer le dollar,je leur ai demande un recu, qu'ils n'ont pas voulu me donner. D'autres voyageurs se sont contentes d'un 'here is your corrupt dollar'. C'est que ces nains savent qu'ils ont une clientele captive... Les Laos de l'autre cote (on quitte le Laos d'abord puis on rentre au Cambodge ensuite, tout ca au milieu de la foret, c'est completement delirant, et je raconte tout a l'envers) ayant trouve que c'etait quand meme une bonne idee, ont fait la meme chose. Ils me demandent donc un dollar, que je refuse de payer. Ils laissent donc mon passeport sur la table, et tamponnent le passeport des autres voyageurs prets a payer un dollar. Arrive Estela, qui leur fait un grand sourire et leur dit qu'elle n'a pas d'argent. Apres quelques secondes de lent debat interieur (on est au Laos), le douanier se fait pousser du coude par son voisin et tamponne. Je lui demande pourquoi il a tamponne son passeport et ne veut pas faire le mien, ce a quoi il me repond 'I did not stamp her passport'. J'aime la corruption.

Nous avons fini par arriver a Stung Treng au nord du Cambodge, qui a donne la tonalite pour le reste du pays, a savoir 'detruit par la guerre civile', pour repartir pour Kratie ou on etait cense (en fait ca a marche) voir les dauphins d'eau douce qu'il y a dans le Mekong (j'ai quelques photos d'ailerons si ca interesse quelqu'un). Le trajet s'est en fait revele plus interessant que Kratie elle-meme, puisqu'on a ete arrete a mi-parcours par des helicopteres delicatement poses en travers de la route pour proteger la femme du president qui venait visiter une ecole au milieu de nulle part. Comme on n'avait rien a faire, on est sorti du bus, et on a commence a discuter avec un moine qui voulait pratiquer son anglais (tous les cambodgiens semblent parler anglais, c'est hallucinant), m'a parle des merites compares du Pali et du Sanskrit et nous a emmene manger dans le restau local (Pao : c'etait comme les tea houses en Birmanie sur le bord de la route) avant de nous presenter sa grand-mere. J'ai dit un truc sur la Birmanie a un moment d'ailleurs, et il a decide que j'etais birman. Je n'ai pas vraiment reussi (je crois) a l'en dissuader...

Apres Kratie, direction Phnom Penh, sympathique ville massivement polluee pour aller visiter S21 (l'ecole transformee en prison dans laquelle des milliers de cambodgiens ont ete massacres) et les 'killing fields', ancien charniers geants. C'est assez terrifiant : grosso-modo 15% de la population cambodgienne sont morts pendant la guerre (ou la famine qui a suivi), et a peu pres tout le monde a perdu une partie de sa famille. Mon chauffeur de tuktuk m'a balance de but en blanc lorsque je suis sorti du musee qu'il avait perdu sa mere et son pere pendant la guerre.

Apres Phnom Penh, direction Kompot, ville aux gens adorables (si on est perdu ils proposent de monter sur leur moto en disant 'I'll give you a lift' ), et la Bokor Hill Station, ancienne station de montagne desaffectee parce que les khmers rouges s'y sont installes jusqu'en 1998. C'est tres tres bizarre, presque science-fictionnesque (pas de photo), et on peut tout de meme passer la nuit en haut (recommande) apres avoir fait un trajet en moto (avec chauffeur) sur des routes parfaitement immondes qui detruisent le dos. J'en ai profite pour rencontrer Greg (anglais qui bossait avant pour l'OMS) et Lex (anglais voyageur au long cours) au sommet, et Greg m'a parle de la corruption endemique au Cambodge. Apparemment, seulement 20% des fonds alloues au Cambodge par l'OMS servent vraiment, le reste part directement dans la poche des officiels.

Quelques particularites du pays sinon : on paie en dollars partout (et ne prennent que des billets neufs ou propres) ou sinon en riels, et on peut acheter des cigarettes Alain Delon qui est manifestement une superstar sur place. Demain, je pars pour Siem Reap et Angkor Wat...

dimanche 21 janvier 2007

Les imperialistes americains et leurs fantoches

Camarades boys and girls,
J'ai fini par quitter la tres calme Van Vieng (et son ghetto pour traitres capitalistes)
Van Vieng
Van Vieng
ainsi que les quelques personnages exotiques qui peuplaient la guesthouse: Joe le sympathique irlandais a l'accent australien legerement alcoolique proprietaire de ladite guesthouse et marie a une laotienne, ainsi qu'Andy, chain-smoker anglais qui m'explique sans complexe que la veille il a eu son premier 'free one' (ce qui voulait dire 'free sex' et non pas 'free beer' comme on peut s'y attendre), en Asie du Sud-Est.
Joe
Joe The Irishman
Compulsive Smoker

Je suis donc reparti pour Vientiane, capitale du Laos et gigantesque megapole de deux cent mille habitants (il faut bien voir que le Laos fait la taille de l'Angleterre mais n'a que cinq millions d'habitants), dans laquelle il n'y a pas grand chose et rien ne se passe. Manque de chance, j'ai besoin de mon visa cambodgien, je suis donc coince ici.

Apres un trajet de quelques heures sans encombres et plutot confortable (les routes Laos sont infiniment meilleures que les routes birmanes, c'est sans commune mesure), localisation d'une guesthouse (plus complique que prevu, elles sont presque toutes pleines), premiere ballade. La ville est tout de meme curieuse : il y a une espece d'Arc de Triomphe avec des Champs Elysees et un simili-Rond Point de l'Etoile (et hop!, une overdose de majuscules), le plus haut batiment doit faire six ou sept etages et il y a un parc a bouddhas qui ne ressemble a rien.
Champs Elysees in Laos (2)
Paris in Laos
Soit dit en passant, l'opium (ou la morphine ou l'heroine ou *-ine, on m'a propose tout et n'importe quoi ici comme a Luang Prabang) a du exercer une influence certaine lors de la construction, puisque le Patuxai (c'est le nom de l'Arc de Triomphe) ne parait ni droit, ni symetrique.

En rentrant, je suis tombe sur une publicite pour Epson
Lao Commercial
que j'ai trouve assez particuliere : en Europe on vend habituellement la marque, parfois le produit mais sans liste de point de ventes pour la bonne et simple raison qu'il y en a partout. Ici, ce n'est pas le cas.

J'en ai egalement profite (sur les conseils de Thomas C, merci Thomas) pour visiter le musee national Lao, anciennement musee revolutionnaire Lao, et qui devrait plutot s'appeler musee de propagande Lao. Ca raconte l'histoire du pays : trois salles pour couvrir de -2 millions d'annees (dinosaures en plastique et faux burins du neolithique (veridique, il y a meme une longue explication pour dire pourquoi ils sont faux)) a 1950, et apres tout est a la gloire du parti communiste Lao et comment il a sauve le pays du joug des colons francais (photos edifiantes de "Le peuple est reduit en esclavage barbare") puis vaincu les vils americains.

Ce qui est interessant, c'est la maniere dont les choses sont presentees : le terme "americain" est systematiquement accompagne de l'ajectif "imperialiste", et on lit frequemment "les imperialistes americains et leurs fantoches" sur/sous les diverses photos, meubles (sur lesquels le Camarade [mettre son nom] a elabore sa strategie de liberation des imperialistes americains et de leurs fantoches), chaussettes (portees par le Camarade [mettre son nom] lors de sa marche a travers le pays, bol de riz (utilise par le Camarade [mettre son nom] ) et autres objets de culte (je suis un grand fan des carabines qui abattent des F14/F15 et autres helicopteres d'une seule balle). Seules les oeuvres completes de Lenine en Lao ne beneficient pas d'une legende. Les Francais en prennent plein la tete aussi, et il y a quelques peintures edifiante sur lesquelles on peut voir divers heros patriotes sauvant la patrie et le peuple. Apres 5 ou 6 salles de propagande historique, on a droit a la reussite du pays moderne (avec quand meme quelques photos des congres du PCL) : une photo d'une ecole ("L'education est un devoir et une priorite pour le peuple Lao"), une photo d'un hopital ("the elderly are taken care of" - je me demande bien ce que ca veut vraiment dire) et autres rassemblements des jeunesses communistes Lao. Les legendes sont parfois en anglais, parfois en francais, parfois les deux, langues des oppresseurs du passe.
Pour etre tres honnete, j'ai parfois eu du mal a ne pas rire.

Sinon ce matin le proprietaire de la guesthouse est venu frapper a ma porte parce qu'il trouvait qu'il etait tard et ne m'avait pas pas encore vu : je voulais terminer l'excellent Black and Blue de Ian Rankin et vu que je suis coince jusqu'a demain parce qu'il me faut mon visa cambodgien ca n'avait pas beaucoup d'importance de rester a l'interieur. Il m'a explique que la veille un backpacker autrichien de 29 ans etait mort d'une overdose d'hero dans la guesthouse d'a cote et que du coup il s'inquietait pour ses clients. Brrrr.

A part ca tout va bien, comme d'hab j'ai la peche, et je pars pour le sud du Laos demain soir, mon visa cambodgien en poche. La plus grosse difficulte dans ce pays semble etre de se bouger : tout le monde est dans un etat parfaitement lethargique, tout tourne au ralenti, et je fais exactement pareil.

lundi 15 janvier 2007

Van Vieng

Ola boys and girls,
Apres avoir quitte Luang Prabang (ou un enfant du demon m'a pique mes tatanes de compet' - il faut enlever ses chaussures quand on rentre dans une guesthouse donc elles ont dormi dehors et ce vil nain s'est servi, puisse-t-il se faire frapper par un chameau incontinent), depart pour Phonsavan ou est censee se trouver The Plain Of Jars, a savoir quelques centaines d'urnes geantes (qu'on pense funeraires, mais en fait personne n'en sait rien) au milieu d'un champ de mines/bombes pas explosees - vu que les nord-vietnamiens se refugiaient la, les avions americains ont soigneusement pilonne le coin et le Laos se trouve etre le pays le plus bombarde du monde. Du coup, les maisons sont decorees avec des douilles, des roquettes et autres restes de tanks russes (veridique), tout comme les ponts (cf photo plus au sud, a Van Vieng ).
Bomb
J'en ai egalement profite pour retrouver Colin (cf photo) et Steve de Luang Prabang, anglais tres zen vaguement hippies sur les bords avec des dessins mystiques sur les ongles qui m'ont explique qu'il fallait que j'aille apprendre la plongee a Ko Tao en Thailande.
Colin

Nous sommes donc reparti pour Vang Vieng avec Ben (et cette fois mon voisin dans le bus ne jouait pas avec l'AK47 -appelee aussi Kalachnikov ou Kalach' pour les intimes- qu'il avait sur les genoux et ne m'a pas regarde bizarrement parce que j'avais pointe ladite AK47 du doigt), village touristique qui s'avere plutot agreable. C'est une sorte de village de vacance (sisi) d'un cote avec une rue principale aussi affreuse que Khao San Road a Bangkok : Friends (la serie) y est diffuse en boucle et chaque bar met le son le plus fort possible pour attirer le chaland. Bref, c'est horrible. L'astuce consiste a traverser la riviere, et la tout devient plus sympa (je suis loge quelque part sur la photo), et le paysage ressemble a ce que j'ai rate a Yangshuo (c'est superbe).
Van Vieng
Aussi, on trouve toujours des restes de colonisation francaise (a cote de la petanque, du pastis, et de la baguette)
French in Laos

D'un point de vue pratique, je suis une fois de plus dans un pays ou la monnaie est inconvertible : on peut acheter du kip mais pas s'en debarasser a l'etranger (ni au Laos d'ailleurs), tout comme (ou presque) le yuan chinois. Ou presque (tataa!) parce qu'au Laos ils echangent ledit yuan et j'ai donc reussi a echanger mes yuans inconvertibles (il en restait une bonne pile) en kips inconvertibles.Le challenge maintenant va etre de m'en debarasser contre des riels cambodgiens inconvertibles d'ici quelques semaines...

Sinon demain ca va faire trois mois que je suis parti (ca passe vite), et comme d'hab, j'ai la peche.

mardi 9 janvier 2007

Luang Prabang et autres histoires laotiennes

Ola boys and girls,
Je suis au Laos depuis quelques jours, plus precisement a Luang Prabang. On est parti de Chiang Mai avec Ben (l'anglais de Kanchanaburi que j'avais retrouve la bas), et on a arrange une descente en bateau le long du Mekong jusqu'a Luang Prabang, megapole (cent mille habitants) laotienne. L'idee generale est la suivante : prenez 80 personnes, un bateau pas top avec des bancs en bois hautement inconfortables (je ne comprenais pas au debut pourquoi la fille de l'hotel essayait avec tant d'insistance de me vendre son coussin, maintenant je la benis) et qui se traine lamentablement, et mettez deux jours a arriver a LP. Malgre les apparences, c'est plutot agreable, tout simplement parce que le Mekong (bien que bourbeux) et ses alentours c'est tres mignon et tres impressionnant (c'est tres large): tres typique du Laos apparemment, avec moult moult foret et des villages le long du fleuve.
Murky Mekong (2)
Et aussi, il y en a qui ont trouve le seul endroit sur le bateau ou se prelasser :-)
Sleeping on the Mekong (3)

En bonus, vu qu'il n'y a rien a faire pendant les deux jours (a part terminer les bouquins qui me restaient), on rencontre du monde, en l'occurrence Kim (australienne a moitie japonaise tres sympa), Ashley (canadienne completement dejantee) et Fabien (francais vivant depuis 8 ans a Londres). Nous avons donc celebre notre arrivee autour d'une bouteille de Laolao, l'infame tord boyaux local (par ailleurs illegal mais qu'on trouve partout), et de quelques bieres (l'excellente BeerLao, Tristan tu serais ravi, ca te changerait de ton epouvantable Bavaria). Soit dit en passant, comme dans beaucoup de pays, la biere est un bien de luxe, et coute le meme prix qu'une bouteille de Laolao (c'est vraiment affreux ce truc, et ca me fait mettre l'appareil accidentellement en noir et blanc et faire des photos metalaides), a savoir le prix d'un repas (1 USD).
Fabien
Ashley
Kim

A part ca, le Laos me rappelle beaucoup la Birmanie, a ceci pres que c'est quand meme nettement plus riche (c'est relatif), plus touristique, qu'ils ont des routes, et que l'influence est francaise au lieu d'etre anglaise : on trouve de la baguette un peu partout, des sandwichs au thon, il y a des trucs marques en francais, et l'architecture de Luang Prabang a un bon cote francais aussi.
Street in Luang Prabang
Du coup, j'ai un peu l'impression d'etre a la maison, avec en bonus le cote tres tranquille du Laos, en complet contraste avec le speed thailandais. Evidemment, ca c'est jusqu'a ce que je rentre dans un temple bouddhiste avec des palmiers, que je croise des tuk-tuks (le machin bizarre a gauche sur la photo) et moult motos et mobylettes a l'arriere desquelles les passageres montent en amazone (sisi), ou encore des moines avec leur toge orange (comme en thailande, pas en Birmanie) et leur ombrelle.
Not quite like France
Vehicles
Monk
Aussi, la nature etant plutot genereuse dans le coin (on est toujours en asie du sud est), on peut en cadeau retrouver des chutes d'eau turquoises similaires a celles de Thailande.
DSC_6185
DSC_6197

Quoiqu'il en soit je suis plutot bien au Laos pour l'instant : tout est tres paisible, les laotiens sont de vrais bisounours super zens (des bisounours bouddhistes en quelque sorte). Politiqueconomiquement le pays est cense etre une dictature, mais je n'en ai pas trop vu les effets (j'admets ca ne fait pas tres longtemps que je suis la), la monnaie de vaut rien (10000 kips pour 1 USD, l'effet baron de la drogue est de retour), et le pays est tres majoritairement agricole (il y a 3 usines dans le pays, dont une de biere). Linguistiquement (je ne vous lacherai jamais :-) ) le lao semble tres tres proche du thai (d'apres mon linguiste kiwi, c'est en fait la meme langue que le dialecte parle dans le nord de la thailande), ce qui ne parait pas absurde vu que le Laos appartenait jadis a la Thailande (qui l'a cede pour ne pas se faire coloniser). En tout cas, ca signifie que mon alphabet thai durement (partiellement) appris sert a quelque chose...